Bilan des 6 mois
Aujourd’hui, cela fait 6 mois jour pour jour que je suis arrivée en Inde (6 mois et 2 semaines pour Stéphane). Il est temps de faire un petit bilan…
Je crois que l’on peut dire, sans hésiter, que le bilan actuel est très positif aussi bien pour Stéphane que pour moi. Nous avons appris à connaître et à s’approprier cette nouvelle ville, ce nouveau pays, cette nouvelle culture, cette nouvelle population, ce nouveau job pour Stéphane… Et maintenant, depuis pas mal de temps d’ailleurs, on se sent vraiment « chez nous » à Bangalore, et on s’y sent bien.
On s’y sent bien tout d’abord car nous qui adorons voyager, l’Inde est un véritable bonheur. A chaque week-end ou vacances, on découvre une facette différente de ce pays qui regorge de trésors. Du désert et des forts du Rajasthan, aux canaux luxuriants du Kérala, en passant par l’éclectique et bouillonnante Mumbai, on se retrouve à chaque fois dépaysés et émerveillés par ces nouvelles explorations.
Ce qui nous frappe et que l’on aime en Inde, c’est que c’est le pays du contraste et des extrêmes. On trouve par exemple des hôtels ou des entreprises aux installations au top de la modernité, et en bas dans la rue on croisera un blanchisseur qui repasse le linge avec un fer à charbon. Sur les routes, la berline dernier cri dépassera un éléphant ou un dromadaire. Même si on commence à en avoir vu pas mal, on est toujours surpris par des choses incroyables qui se passent devant nos yeux. Cela fait partie du charme de l’Inde.
On se plait aussi à Bangalore car on peut y trouver quasiment tout ce que l’on veut : on mange du fromage de France, maintenant on trouve aussi des pâtisseries françaises. On peut acheter des vins des quatre coins du monde et manger du bœuf dans le pays de la vache sacrée. On écume également les beaux endroits, restaurants ou hôtels, dont la ville déborde. Il y a énormément de restaurants ici, on est loin d’avoir encore tout fait. Et on peut manger de toutes les cuisines : italienne, française, japonaise, chinoise, espagnole… On ne peut pas dire que l’on soit frustrés gastronomiquement. Et ici, on peut même s’offrir le luxe de diner ou boire un verre régulièrement dans des palaces, ca a du bon aussi !
Au niveau shopping de manière plus générale, on arrive à trouver à peu près tout aussi (il y a des exceptions comme les capsules Nespresso et les macarons Pierre Hermé par exemple), nous n’avons pas de gros manques.
Au niveau orientation, nous sommes maintenant bien repérés dans la ville, nous détectons immédiatement quand un rickshaw essaie de nous embrouiller et de nous faire faire un détour. Gare à celui qui ose nous faire ce coup là !
Par contre petit bémol au niveau de la compréhension de l’accent indien ou pour les indiens de notre accent, même si cela s’est amélioré, on peut dire qu’on rame toujours. Tout à l’heure encore, j’appelle un restaurant pour annuler une résa, et là la personne me dit « oui, oui, on vous confirme bien votre réservation », je répète « non je veux annuler », et l’autre s’obstine « oui, votre table est réservée et nous avons un spécial package pour la st valentin », en essayant de ne pas trop m’énerver « non je veux annuler, annuler vous comprenez ?». Ca a encore duré quelques minutes avant qu’il ne comprenne enfin ! C’était vraiment comique comme situation.
On se sent bien aussi à Bangalore car nous avons eu beaucoup de chance de rencontrer dès le début un groupe d’expats excellents avec qui nous passons beaucoup de nos soirées et week-ends. Les dîners, soirées poker ou brunchs ensemble sont toujours l’occasion de bonnes parties de rire, et cela joue beaucoup dans notre bien-être ici. Pour des raisons d’anonymat sur le web, je ne peux pas les citer mais ils se reconnaitront s’ils lisent cet article ;-).
Autre point positif, surtout en ce moment quand je regarde la météo française, c’est bien sûr le temps. Il n’a pas fait en dessous de 20°C la journée depuis que je suis arrivée. Actuellement c’est l’hiver et il fait un temps de rêve, 28°C, grand ciel bleu, nuits un peu fraiches mais agréables, le top ! Et comme je suis plutôt le genre à avoir le moral indexé sur le baromètre, cela a beaucoup d’importance pour moi.
Bon allez parce qu’on ne vit pas dans le monde de « Oui-Oui », il y a bien quelques petits points négatifs. C’est vrai que parfois on a envie de prendre un indien pour frapper son voisin avec, quand par exemple ils s’obstinent à acquiescer pour quelque chose alors qu’ils savent très bien qu’ils ne pourront pas faire. Ou alors quand on nous dit « 5 minutes » et que cela se transforme en « 50 minutes ». Ou encore quand ils te passent devant à un guichet parce que tu ne t’étais pas collé au comptoir, coudes écartés pour bien marquer le territoire. Il y a pas mal d’exemples dans le genre où oui, les indiens peuvent avoir un côté exaspérant. Mais honnêtement, je trouve qu’ils sont de manière générale (il y a des cons partout) un peuple vraiment formidable et d’une gentillesse remarquable.
Un autre point négatif est aussi la pollution que l’on ressent essentiellement en rickshaw. Quand on est à un feu qui passe au vert et que tous les véhicules redémarrent en même temps leur moteur, c’est très concret !
Et enfin le dernier aspect qui peut être pénible, c’est le bruit. Outre les klaxons dans les rues auxquels je me bien habitués, je crois que le pire c’est le bruit des travaux et de la scie circulaire en particulier. J’ai parfois l’impression qu’il me suit. A l’appart, au yoga, en vacances pendant les massages ayurvédiques, chez des copines… où que je sois, j’entends toujours une scie circulaire. Arghhhh. C’est un peu la contrepartie de ce pays en développement permanent.
Mais bon, même si j’ai terminé par les points négatifs pour rééquilibrer la balance, nous passons très bien outre grâce à tous les aspects positifs qui dominent notre quotidien et qui sont bien plus nombreux.
Ah oui, j’en avais oublié un d’ailleurs et pas des moindres : notre logement. On a eu un coup de cœur et depuis on se l’est bien approprié ce grand appart de 150m² avec sa terrasse-jardin à l’étage. Avec la chambre qui doit faire pas loin de la taille de notre appart parisien, on peut dire qu’on a de la place. On l’adore et on s’y sent trop bien. On voudrait le même à Paris !
Donc voilà, on est heureux ici. 1 an ou 1 an ½, cela passe vite finalement, et on essaie de profiter un maximum de chaque instant de cette formidable expérience.
Je suis dans la chambre et j’entends au dehors cette musique indienne et les tambours qui résonnent, surement pour fêter Maha Shivaratri. C’est l’Inde, c’est vivant, c’est chantant, c’est rythmé, c’est coloré… c’est tout cela qu’on aime.
Bon, ben on a compris Audrey : tu es en train de nous annoncer que tu reviendras plus, on n’est pas dupe 🙂
C’est super de te lire et d’imaginer ton sourire et celui de Stéphane.
Je n’ai pas encore eu l’occasion de te remercier pour le joli sac et la tête d’éléphant. Cette délicate attention nous a fait très plaisir.
J’ai adoré le « on a envie de prendre un indien pour frapper son voisin avec »
Suis très contente pour vous et je dois avouer que je pensais te connaitre avant ton départ mais ce blog m’a permis de voir une Audrey très bonne narratrice et je n’aurais jamais imaginé que le rôle de housewife puisse être aussi riche d’expériences et que tu t’y retrouves à ce point. Bravo de ne pas te laisser aller, Bravo pour votre curiosité et votre ouverture d’esprit dans un pays qui rebutte généralement les étrangers. VRAIMENT CHAPEAU!
Contente que ca vous ait fait plaisir. Comme vous n’avez pas pu venir en Inde pour partager ces vacances avec nous, on s’est dit que ce serait bien si au moins un « petit extrait d’Inde » pouvait venir à vous.