La Bhavnath fair de Junagadh
L’arrivée à Junagadh
Après une longue route depuis Ahmedabad, nous voici arrivés dans la petite ville de Junagadh (bon ok 170 000 habitants quand même, mais à l’échelle des autres mégalopoles indiennes, c’est petit!). Et nous n’étions pas arrivés là précisément le 2 mars 2011 par hasard. Non, tout le parcours dans le Gujarat avait été modelé pour que cela soit possible. C’est en effet ici que nous avons vécu le point d’orgue de notre voyage Gujarati. La découverte de la Bhavnath fair de Junagadh.
Ceci dit ca n’a pas été facile et on a presque failli louper cette grande fête. La faute aux calendrier lunaire qui fait que chaque année les festivals hindous ont lieu à des dates différentes. Et cette Bhavnath fair étant plutôt authentique, les informations sur le net sont très rares.
Nous sommes donc arrivés arrivés à Junagadh le 2 mars après midi et nous avons entamés la visite de la ville tranquillement, ayant en tête que la grande fête hindoue avait lieue le 3 mars.
Première visite de Junagadh
Ensuite nous partons à la reconnaissance des lieues, près du temple hindou de Bhavnath Mahadev situé au pied du mont Girnar. Nous nous balladons aux alentours et vers la fin de l’après midi nous réalisons que les lieux se sont remplis de manières inquiétantes, des milliers de fidèles hindous sont parqués derrières des barrières en bambous sur le bas côté et semblent attendre quelquechose.
Enfin nous tentons bien de poser des questions, mais bien sûr personne ne parle anglais.
Le camps de Nagas saddhus à la Bhavnath fair de Junagadh
Nous continuons à remonter le flot de monde et là nous tombons sur un camp de Nagas saddhus, ces ascètes qui vivent reclus la majeure partie de l’année et qui ont pour seul apparat sur leur tenue d’Adam de la cendre qui leur recouvre le corps.
Certains saddhus étaient installés dans leur camp, autour d’un feu, fumant un shilom avec des fidèles qui l’écoutaient attentivement.
Et nous voilà transportés dans une ambiance complètement surréaliste avec tous ces saddhus nus couverts de cendres, faisant des démonstrations de combat à l’épée ou au bâtons pour les uns, d’autres s’essayant à des exercices un peu spéciaux de yoga… Tout ceci faisant partie du rituel pour cette fête en l’honneur du dieu Shiva.
Cette zone qui est le cœur de la fête et d’où démarre ensuite la procession a un accès limité et le commun des fidèles hindous ne peut pas y accéder. Mais en tant qu’étranger, autant certaines fois cela bloque des portes, autant ici c’était comme un pass VIP et nous pouvions déambuler librement partout. Nous avons donc passés plusieurs heures à observer toutes ces scènes hors du temps. Les rituels d’arts martiaux se multipliaient, avec des épées luisantes dont le tranchant semblait bien aiguisé. La fête est aussi l’occasion de sortir les idoles pour la procession pour que les gens puissent les vénérer lors de leur passage. L’agitation était à son comble, dans un foule assez compacte et nous nous laissions transporter par cette ambiance, bien conscients de vivre quelquechose d’assez exceptionnel.
La procession à La Bhavnath fair de Junagadh
Puis à la nuit tombée, tout ce petit monde s’est mis en ordre pour démarrer une grande procession. La scène était vraiment très impressionnante. On ressentait une ferveur à travers les chants, les danses, la musique qui donnaient la chair de poule. Nous nous étions donc immiscés dans cette procession avec les nagas sadhus auprès desquels nous marchions.
De part et d’autre de la rue, des dizaines de milliers de personnes amassées pour voir ce défilé. Elles s’agglutinaient les unes derrières les autres, étaient sur les toits des maisons, des temples lointains. Tous essayaient de voir du mieux qu’ils pouvaient. La police essayant tant bien que mal de contenir à coup de bâtons les premiers rangs pour qu’ils restent assis.
Cette foule devenait en effet limite hystérique au passage du haut dignitaire religieux hindou. Il défilait dans son carrosse doré tiré par des chevaux, pas loin duquel nous étions. Je ne vous cache pas que j’ai eu comme une petite angoisse en voyant ces mouvements difficilement contenus de la foule qui s’étendait à perte de vue dans les champs de part et d’autre du cortège.
Le cortège faisait une boucle dans la ville et se terminait dans le temple Bhavnath Mahadev. Plus exactement dans le petit bassin d’ablution où tous les saddhus défilaient pour le bain sacré. Le lendemain nous sommes retournés sur les lieux pour voir ce bassin, dont l’eau peu ragoutante n’effrayait pas les fidèles. Ils se délectaient tous d’une bonne rasade d’eau. Un bon passeport pour être malade je pense, mais bon le côté sacré n’a pas de prix !
Nous connaissons les nagas saddhus lors de la Kumbh Mela. Mais lors de ce rassemblement de millions de gens, il y a tout beaucoup de contrôle et d’encadrement. Et ils étaient bien plus difficile à approcher. Et là pendant la procession il n’était même pas imaginable de pouvoir les approcher. Nous les avions vus dans leur camp, mais là avec les groupes de touristes qui s’y rendaient aussi, quasiment toute photo était monnayée, cassant un peu l’ambiance authentique forcément.
Alors que pour La Bhavnath fair de Junagadh, les occidentaux présents se comptent sur les doigts d’une seule main. Cela vaut vraiment le détour pour se retrouver en complète immersion dans cette fête hindoue !
Etes vous intéressés par la Bhavnath fair ? Cette procession spectaculaire est la veille de la date exacte du festival. La raison étant que le bain a lieu à minuit, 0h du jour J, la procession commençant donc dans la soirée avant.
Les dates des prochaines éditons de la Bhavnath fair de Junagadh sont donc pour les trois prochaines années :
10 mars 2013 (dimanche)
28 Février 2014 (vendredi)
17 Février 2015 (jeudi)